WE HAVE TIGERS
4 Stars (Excellent). Tous deux admiratifs du grand Ennio Morricone, Inga Liljeström et le compositeur de musiques de fi lms Michael Lira ont ciselé un bouquet de douze créations originales et reprises de ballades des temps anciens apportées par les migrants européens dans les
Appalaches. L’envoûtante voix de l’une et les arrangements baroques et lyriques de l’autre se fondent en un univers aussi visuel que sensoriel où paroles et mélodies sont comme les personnages d’un conte ou les réminiscences de vies antérieures. Inga, Anglo-Finlandaise née en Australie et fan de Dolly Parton, Nick Cave ou Townes Van Zandt, expérimente sa voix tantôt sombre ou lumineuse, déchirante ou dépouillée.
Un album à la fois puissant, sauvage, intime, qui recèle en son sein une merveilleuse reprise de “Where Did You Sleep Last Night?”. LORAINE ADAM, Rolling Stone France.
Inga Liljeström n’est pas une déesse folk du grand nord, ou du moins pas seulement. En effet la chanteuse d’origine scandinave par son père, ayant grandi en Australie et s’étant installée à Londres il y a peu, cultive un univers musical post rock pour le moins singulier. Son dernier opus baptisé We Have Tigers est un petit bijou de 12 perles uniques, à la taille et aux couleurs variées. Très cinématographique, il est peuplé d’influences folk anglaises et américaines (Nick Drake, Melanie Safka, John Martyn, Maddy Prior from Steeleye Span), d’accents pop, punk et new wave (Blondie), de reflets rock’n’roll (Rolling Stone) et jazz (Billie Holiday, Sarah Vaughan, Nancy Wilson). Attirée par les ambiances barrées d’artistes comme Bjork ou de réalisateurs comme David Lynch, Inga aime la noirceur et l’intrigue (“Bloodstain (Reprise)”) comme les atmosphères chaudes et lumineuses(“Tea To Boil”). Elle vibre pour les arrangements intimistes et dépouillés (“Coo Coo”) mais apprécie tout autant les orchestrations magistrales et épiques (“Horses”).
Epaulée par le compositeur de musiques de film australien Michael Lira, elle forme avec lui une association rare et efficace, réussissant à transformer des chansons traditionnelles (“In The Pines”) en ballades orchestrales noires et mystérieuses, et à rendre digne d’un Ennio Morricone des compositions originales intenses et déchirantes (“Finally We Rest”). Les Chroniques de HiKo http://les-chroniques-de-hiko.blogspot.co.uk/2017/09/inga-liljestrom-we-have-tigers-accords.html
“Le vrai défi de l’art, c’est de créer le voyage, qu’il soit ailé dans les cieux, qu’il soit courant entre peau et chair, qu’il soit les yeux fermés. Le réel défi et l’âme d’un son réside dans l’image qu’il nous apporte, la dérive qu’il imprime a nos regards, qu’ils soient en arrière, qu’ils soient sous terre, ou feulant des onces de champs imaginés pour mieux se sentir. Le défi est relevé comme se relève des souvenirs, et à l’écoute, le disque devient un film où se mixent des émotions comme des lieux dits, où des Morricone épanchent des odeurs de terres sèches et des rites rythmiques et nordiques chargent la voix d’Inga de steppes gelées et blues. Derrière le projecteur Michael Lira dirige les lumières d’un endroit à l’autre de nos âmes, une autre manière de danser, une valse immobile, une plage sonore aux pieds de femmes de marins abandonnées par des dieux.
Sentez-vous l’atmosphère de ce disque, notez-vous l’envie de partance et de retour ? « We have tiger » est un disque impressionniste, fait de touches de couleurs d’où émanent les formes, un disque sensitifs, sans ancre, en constant mouvement d’un espace a l’autre, dans un calme presque sombre, jouant des folks quand le lieux le demande, rythme cajun d’habits lourds de pluies, des cuivres aux odeurs de rages de vieux concert 1950’s de Brel, de violons dont les plumes lourdes facilitent les envolées, et de cette voix si ébranlée de Jazz qu’elle bouleverse les essieux de nos vies. C’est une œuvre dense, d’orchestration plombée de poésie, pourvue de quelques lueurs dans les brumes, un disque obscur où se remarque mieux la lumière, de ces disques sensibles qui vous parlent de ces paysages internes, de ceux que distillent les grandes dames dream et folk d’aujourd’hui, les Feist, Bat for lashes, Poison and wine, les Marianne Faithfull, les divas des paysages, les déesses des rues, reines des sons.
Michael Lira, a compris comment transporter nos peaux a l’échine de la chanteuse, lui, bien connu en Australie pour sa maitrise des musiques de film et ses essais de groupes expérimentaux, tisse la parfaite road movie nocturne pour la voix a fleur de peau de Inga, opposant la lourdeur des ambiances a l’humanité de ce rossignol, et plongeant la poésie sincère et simple des lettres dans des huiles de garages et des chemins poussiéreux, et du contraste l’osmose. Il a même la sagesse de laisser Inga dans un a capela époustouflant, en l’enveloppant d’un léger manteau de pluie (When i was a Young girl). Le vrai défi, est de faire en sorte qu’on se sente ailleurs, le temps d’un son, le temps d’une mélodie dans un autre monde, qu’on se sente emportés, bien ou mal, mais emportés, que le hautbois soit un arbre de nos bois d’enfants, que cette guitare, revête l’image de ces dimanches de western aux télés, que cette voix frôle comme un premier baiser le nerf, que ces chevaux (Horses) ne s’arrêtent qu’a bout de souffle, au bout du monde, là où une australienne au nom de légende nordique chante avec la force d’une celte et la fragilité d’une japonaise de porcelaine, avec le cœur d’un Harlem fatigué et les nuits d’un Paris insomniaque.” Le Cargo, Guillaume Mazel
9/10 “On avait laissé l’artiste australo-finnoise (vivant à Paris) sur un Black Crow Jane particulièrement vivifiant. Son folk crépusculaire teinté de lézardes électriques donnait un vrai coup de fouet à des émotions souvent reléguées aux oubliettes. Black Crow Jane et ce genre d’album hors de tout, dans lequel, il est bon de replonger lorsque l’on veut se faire bercer sans se soucier des qu’on-dira-t’on.
Pour ce nouvel opus, Inga s’associe au compositeur australien Michael Lira, connu pour ses musiques de films (The Hunteravec Willem Dafoe) et son projet Darth Vegas. Lira y joue de tous les instruments. Inga chante, a écrit la plupart des textes et joue de la guitare acoustique. On ajoutera qu’elle s’occupe à nouveau du visuel, très réussi.
Ce qui surprend à la première écoute, c’est l’utilisation des espaces et des silences. Le duo ne s’interdit aucun artifice mais n’en abuse jamais. Aussi paradoxal qu’il y paraît, chaque titre a son propre univers, le plus souvent dans la retenue et sans effets de manche. Les cordes sont dominantes, les guitares, le violon bien sûr, mais comme au cinéma, l’habillage et le cadrage sont essentiels. We have Tigers nous refait le coup du disque intemporel, simplement beau avec des vrais moments de magie dedans « In the pines », de majesté aussi.
Jouant la carte western, entendue chez Ennio Morricone, le duo n’est jamais caricatural. La puissante interprétation vocale – placement, justesse, élocution, tout y est – et le bon goût des arrangements donne une belle cohésion, intemporelle, bien évidemment. We have Tigers a vu le jour en 2015 (réalisé en 6 mois) ; cela aurait pu être en 1972 et probablement en 2024. Ceci dit, il faut tenir compte du travail de production – ciselée – qui rend l’ensemble étonnement moderne.
Cette vraie b.o de ce film qui n’existe pas (encore?) ; donne l’envie de suivre davantage le travail (et ses multiples facettes) de la Dame – jeune maman, installée en France – et de son univers onirique si riche.” coreandco.fr Eric D-Toorop
“Magnifique tout simplement magnifique ! Je me refuse à vous faire le background des deux artistes, leurs collaborations, leurs interventions et bien d’autres choses encore, il n’y a à mon sens aucun intérêt à le faire. Si ce sont deux pointures on le sait mais moi ce qui m’intéresse surtout c’est qu’ils ont eu la bonne idée de se rencontrer, la bonne idée de s’écouter, de se compléter et d’offrir ainsi l’alchimie parfaite. Ce disque est d’une délicatesse infinie, des harmonies soyeuses, des orchestrations fines et élégantes dans lesquelles chaque note s’avance discrètement pour que le chant d’Inga puisse poser ses soupirs, ses trémolos et ses mots en apesanteur. Il est évident que l’on aborde ici la notion de « grandes musiques », celles qui vous portent par le charme et vous rendent mélancolique pour un instant. Autre notion, celle du temps, les minutes et les secondes s’égrènent au compte goutte, le temps semble suspendu, l’apaisement est total, quasi mystique. Mais qui dit apaisement dans le ton, dans l’ambiance peut aussi dire des pensées qui naviguent au hasard. « We have tigers » offre ainsi des étendues à perte de vue, elles peuvent servir à l’introspection, le questionnement, la prise en compte de ses propres sensations, le lacher prise or tout le monde n’éprouve pas le besoin et l’envie de se retrouver seul face à soi dans un silence presque religieux. « Leaves », « Finally we rest », Coo-coo » et « Bury my beneath the willow » sont ainsi déclinés, des perles de douceurs, une pureté parfois juvénile. Je rajouterais à ma petite liste un magnifique « When I was a young girl » à capella, très pluvieux certes mais terriblement ensorcelant, « Horses » et « Ash’n’smoke » aussi dont l’écoute mérite un silence absolu. Toutes les autres parcelles de bonheur que proposent « We have tigers » sont dans le même esprit, la même poésie, le même imaginaire, c’est un grand disque, un très grand disque, la rencontre parfaite, la mélancolie soyeuse, le frémissement, le chuchotement à chaque note, chaque nouvel instrument à vent, à cordes, grandiose !” Yan Kerforn, Fanzine Cafzinc
“Elle est chanteuse et compositrice et compte déjà pas moins de cinq albums personnels à sa discographie mais aussi nombre de concerts dans les plus belles salles d’Australie et d’Europe, il est pour sa part compositeur de musiques de films et multi instrumentiste, lui aussi à la tête de cinq albums avec des groupes comme Darth Vegas et Vicious Hairy Mary, et si rien ne laissait prévoir qu’Inga Liljeström et Michael Lira se retrouveraient un jour pour un album commun, force est de constater que le résultat de leur réunion a donné naissance à quelque chose de grand. Six mois de home studio, en France et en Australie, c’est le temps qu’il aura fallu en tout et pour tout pour que « We Have Tigers » se fasse une place dans les bacs, Inga et Michael ayant eu à cœur de jouer eux-mêmes tous les instruments sur un mélange plutôt habiles de traditionnels et de compositions, un album qui bouscule les règles établies et qui papillonne entre les ballades épiques, un hommage à Ennio Morricone, les chants traditionnels ou encore les B.O. de westerns. La voix chaude et colorée d’Inga Liljeström apporte instantanément un cachet mystérieux et captivant aux morceaux mais plus loin encore, ce sont les arrangement qui enfoncent encore un peu plus le clou d’un effort au très fort pouvoir addictif, un recueil de douze titres qui bouleverse forcément un peu par le charme qu’il porte en lui et qui séduit invariablement grâce à des effets de style, à des explosions spontanées qui surgissent au beau milieu d’un titre ou encore à quelques grappes de violon toujours très bien senties qui s’immiscent au détour d’un couplet. Des arrangements de cordes jusqu’au banjo qui s’invite à l’occasion en passant par l’ocarina ou la flûte, on ne trouve rien à redire à des morceaux bourrés de détails, des classiques comme « Woman Of Constant Sorrow », « In The Pines », « Coo-Coo » ou encore « When I Was A Young Girl » ou bien entendu des originaux comme « Finally We Rest », « Bloodstain », « Horses » ou « Tea To Boil ». On adore le rendu de l’album, c’est une évidence, mais quand on sait que les deux complices le proposeront à la scène en formation complète voire même avec un ensemble orchestral, on se dit que « We Have Tigers » n’a sans doute pas fini de nous émouvoir …” Fred Delforge, Zicazine
“Quentin Tarentino devrait sans plus attendre écouter cet album. Il en ferait certainement la BO d’un de ses prochains films.
Pour que le talent, immense, d’Inga Liljeström (on a déjà adoré ses productions en solo) et de Michael Lira soit enfin reconnu de tous. Internationalement. Massivement. Définitivement….
Ecouter cet album, de bout en bout, c’est d’abord fermer les yeux. Et laisser défiler les images. Des contrées sauvages, minérales. Un désert de feu, Australien ou Californien. Peu importe. Faites votre choix.
Bottes de cowboy, Mocassins Indiens, tracez la route. Le maître Ennio Morricone a susurré quelques idées à un duo inspiré. Ash’N’Smoke, mon pote. Loin du plagiat, ici on coud, recoud et innove.
Michael Lira est évidemment un excellent musicien, multi instrumentiste. Il est avant tout un compositeur et un arrangeur d’une redoutable efficacité. Les instruments, divers, variés (du bandonéon à la clarinette, du violon à l’ocarina, et ces guitares au son diabolique) sont toujours introduits à bon escient. Lira a de la bouteille, de nombreuses BO de films à son actif particulièrement, il est aussi à l’origine de groupes aussi variés, musicalement, que Monsieur Camembert, Vicious Hairy Mary, Darth Vegas. Un touche à tout aussi bien influencé par la musique de films d’horreur de séries B que par celle des séries d’animation, première génération. Un vrai génie ce garçon.
Et puis il y a Inga. L’Australienne au nom Scandinave ferait fondre un glaçon dans un fjord Finlandais. Une voix comme celle là, tous les traders voudraient la coter en bourse. Heureusement, ils ont d’autres occupations… Et pourtant imagine, gars, quitter Wall Street pour un ranch dans le Névada. Coo Coo.
Changement de décors. Ambiance Celte. Campagne Irlandaise. Le Ring of Kerry en toile de fond. Une voix qui résonne. Qui entonne, sous la pluie, When I Was a Young Girl. L’orage gronde. On savoure, waouh.
Pas ou très peu de traitements générés par de sales logiciels complices sur cette voix là. Pas d’effet de mode. Le talent suffit. Pureté. Les chevaux sont lâchés. Horses, titre le plus flamboyant de ce voyage éblouissant entraîne notre mental vers l’état dans lequel il devrait toujours être : l’accord, sans faille, avec le moment présent.
Un moment toutefois obsédant. Girl of Fire, ta voix est la perfection. L’émotion pure. Moment de grâce. Ultime.
Un nouveau tour de piste, sonore, s’impose. Jamais gavé, jamais blasé. L’expérience peut se renouveler à volonté. A chaque nouvelle écoute un nouveau film commence.
Chansons traditionnelles revisitées ou compos totalement assumées, un vrai chef d’œuvre que We Have Tigers. Il y en a peu des comme ça. Et dire que les deux complices ont tout géré, de la production à l’artwork. On comprend mieux pourquoi, le temps de cette ou plutôt de ces écoutes, on a basculé dans un autre monde. Celui d’un bizness largué. Dans lequel la pépite doit se dénicher. Se partager. Comme un trésor, rare. Pour mieux encore la savourer.Posté Par Manu DeRock ADDICT-CULTURE.COM